« A ce jour, pas d’augmentation du risque thrombo-embolique avec les vaccins COVID »

Ces derniers jours vous aurez sans doute lu des nouvelles semblant alarmantes au sujet du vaccin d’Astra-Zeneca et de la survenue de problèmes de coagulation ayant parfois entraîné la mort chez des personnes vaccinées avec ce vaccin. Certains pays ont même suspendu temporairement l’utilisation de ce vaccin. Que faut-il en penser ?

Lorsqu’on met un produit pharmaceutique sur le marché, il est prévu de pouvoir signaler si l’on observe la survenue d’événements indésirables de façon concomitante avec l’usage de ce produit, c’est ce qu’on appelle la pharmacovigilance.  Tout événement peut être rapporté, et ce n’est que dans un second temps qu’on va étudier la relation entre la survenue de l’événement et le fait d’avoir administré le médicament, et déceler s’il y a lien de cause à effet entre les deux.

Par exemple, des cas de grossesse ont été rapportés dans les jours qui ont suivi la vaccination…il est évident dans ce cas que la survenue d’une grossesse n’a rien à voir avec l’injection reçue !

Mais comment procède-t-on dans le cas ou il pourrait vraiment y avoir un lien, comme dans le cas de ces accidents vasculaires et du vaccin covid ?

On va alors comparer la fréquence de la survenue de l’événement indésirable dans la population vaccinée et dans la population non vaccinée.

Plusieurs cas peuvent se présenter :

  • La fréquence est supérieure dans la population vaccinée. Il semble donc dans ce cas que le vaccin puisse avoir une incidence dans l’apparition de l’effet secondaire (ce qui n’est pas encore certain). Dans ce cas, on va étudier la balance bénéfice/risque pour prendre la décision finale Ex : on observe plus fréquemment l’apparition d’un pic fébrile ou d’un état pseudo-grippal chez les personnes vaccinées, mais la protection conférée par le vaccin est un effet beaucoup plus bénéfique que ces manifestations passagères, on va donc considérer que la balance bénéfice/risque est favorable au vaccin.
  • La fréquence est égale ou inférieure dans la population vaccinée. Dans ce cas on peut conclure sans ambiguïté que le vaccin n’est pas responsable de la survenue de l’incident indésirable. C’est exactement ce qu’il se passe dans le cas qui nous intéresse, et ce qui est illustré dans la vignette en illustration. On observe respectivement 30 x plus de thromboses veineuses profondes ou d’embolies pulmonaires chez les personnes non vaccinées que chez les personnes vaccinées, et 3x plus d’accidents vasculaires cérébraux chez les non vaccinés que chez les personnes vaccinées.

Si la vaccination a été suspendue par certains pays, c’est par mesure de précaution, le temps qu’une analyse massive puisse avoir lieu pour que la conclusion de la comparaison soit fiable. En effet, cette comparaison a été faite pour l’Europe par l’agence européenne du médicament, ce qui permet de comparer des données d’autant plus vastes et d’obtenir une conclusion d’autant plus fiable.

Il est donc certain à l’heure actuelle que ce vaccin n’augmente PAS la survenue d’accidents vasculaires. Malheureusement, les titres alarmistes des journaux risquent d’être repris en boucle encore longtemps par les opposants à la vaccination…ne vous laissez pas abuser, avec nos pathologies, une seule conclusion doit compter : nous avons intérêt à être vaccinés, quel que soit (à l’heure actuelle) le vaccin utilisé. Et si vous avez encore la moindre hésitation ou question relative à votre état de santé particulier, n’hésitez pas à contacter votre médecin, il est la source d’information la plus fiable pour votre cas personnel.

Ce communiqué a été rédigé avec la collaboration de la SRBR.